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Fragmentos

TEMOS TEXTOS EM

CENTRO PARANAENSE FEMININO DE CULTURA. Um século de poesia: poetisas do Paraná. Curitiba: Imprensa Oficial do Estado, 1953.

SANTOS, Pompília Lopes dos. Sesquicentenário da poesia paranaense. Curitiba: Lítero-Técnica, 1985. 

 

Pourquoi?

 

Pourquoi venir encor troubler ma solitude

D’un de ces longs regards de vos beaux yeux de jais,

Vous qui m’avez appris, oh! la terrible étude!

Qu’aux éteintes amours l’on ne revient jamais?

 

En passant près de moi, trompant par habitude,

Votre bouche s’entr’ouvre ainsi que je l’aimais.

Pourquoi? puisque toujours la triste incertitude

Me dit: “Il ment encor, n’y crois plus désormais.”

 

Oh! pourquoi votre voix, lorsque je puis l’entendre,

Devient-elle aussitôt mélancolique et tendre?

Pourquoi? puisque l’amour, aux tourments infinis,

 

Ne peut rendre à mon coeur ses belles espérances

Ni ramener à moi tous les beaux jours enfuis?

Oh! pourquoi revenir éveiller mes souffrances? 

 

 

 

 

Porque?

Tradução de Rodrigo Junior

 

Porque vens perturbar a minha solidão

Com o prolongado olhar dos teus olhos ideaes,

Tu que já me ensinaste (ah! terrível licção!)

Que o amor se já murchou não floresce jamais.

 

Habituada a illudir, passa por mim e então

Tua bocca que amei abre em risos joviaes.

Porque? Se esta incerteza atroz ao coração

Me diz sempre: — Elle mente, ah! não o creias mais.

 

Porque é que tua voz, se acaso estou a escutal-a,

Torna-se, — ella também, triste quando me fala?

Porque? Se agora o amor com seus longos tormentos,

 

Já me dá a esperança alegre de outros dias

E não revive mais passadas alegrias,

Porque vir despertar antigos soffrimentos?

Jornal Diário dos Campos (O Progresso), n. 1287, de 23 de fevereiro de 1915, ano VIII, p.1.

 

 

 

Heures solitaires

a Emiliano Perneta

 

J´aime, par-dessus tout, les heures solitaires

Où nous mettons à nu notre coeur douloureux,

Où nous versons des pleurs amers, mais salutaires,

Ayant pour seul témoin la majesté des cieux.

 

Les cris partant de l´âme, alors, sont bien sincères;

Le secret de chacun gisant au fond des yeux,

En larmes se traduit, nullement mensongères,

Car il faut, pour mentir, tout au moins être deux.

 

J´aime l´heure si triste où l´on pleure, ou l´on souffre,

Où l´on sent s´entr´ouvrir, devant soi, comme un gouffre

Où sont ensevelis l´amour et le bonheur.

 

L´heure de solitude, où toutes nos misères

Disent l´inanité de nos folles chimères,

Est celle où l´on n´est ni dupe trompeur.

 

Curitiba, 16 September 1913

 

 

Jour de Pluie

 

Il pleut, tout est obscur et la Mélancolie

Sous le ciel morne et gris se répand tristement,

Ayant à ses côtés la douce Rêverie

Qui, dans les coeurs transis, pénètre lentement.

 

Il pleut et tout se tait: la foudre s´est enfuie,

L´orage disparaît, las enfin de gronder,

On n´entend que le bruit incessant de la pluie,

Les rires, peu à peu, cessent de s´égrener.

 

Il pleut et tout s´endort: dans le ciel, les nuages,

Le vent dans les roseaux, l´abeille loin des fleurs,

Le regard dans les yeux, les serins dans leurs cages,

La pensée en la tête et l´amour dans les coeurs.

 

Il pleut et tout se meurt: Phoebus dans les nuées,

Dans les nids inondés, les tout petits oiseaux;

Les insectes menus, dans les herbes foulées,

Gisent avec les fleurs détruites par les eaux.

 

C´est le temps qu´il fallait à mon âme dolente,

De gaîté fatiguée ainsi que de soleil;

C´est le clapotement de la pluie abondante

Qui l´oblige à sortir de son demi-sommeil.

 

Car, depuis plusieurs jours, rien ne vivait em elle,

Sa Muse paraissait avoir fui pour toujours,

Rien ne faisait jaillir la subtile étincelle

Qui fait chanter les pleurer les amours.

 

Pour le corps et la fleur, le Soleil est la vie,

Pour tout ce qu´en ce monde une chaîne retient,

Mais une âme à ses feux n´est jamais asservie:

Elle plane en l´éther, vagabonde et revient

 

Elle vit dans l´azur jusqu´au jour où la pluie

Fait taire les rumeurs et permet de penser,

Quand, paresseusement, près de l´âtre on s´ennuie,

Elle revient, chantant, de rêves nous bercer.

 

Dans l´ombre, le foyer fait um rouge diadème

De tous sés feux croisés, de ses reflets brillants,

Sur le front du Rêveur composant un poème,

Pendant que l´eau s´abat sur les carreaux vibrants.

 

La pluie est un instant de douce délivrance

Des gens vils et pervers, sans relâche moqueurs

Pour tous les malheureux que poursuit la souffrance,

C´est le droit d´être seul et de verser des pleurs.

 

La pluie, à l´amoureux, ménage um tête-à-tête

Avec la bien-aimée, où, sans fard ni détours,

Ils peuvent célébrer cette éternelle fête

De deux coeurs se disant: “Je t´aime pour toujours!”

 

La pluie, en l´isolant, éloigne le poète

De tant de bassetés entravant son essor,

Car elle lui permet une calme retraite

Où sa Muse lui dit: “Souffre, mais chante encor”.

 

La pluie est une amie et sûre confidente

Et j´écris, lorsqu´il pleut, ma joie ou ma douleur.

Je l´aime, pour sa voix monotone, obsédante,

Qui, baume bienfaisant, vient apaiser mon coeur.

 

Curityba 30 de Août 1913